L’APPLI CPF : POURQUOI ÇA VA MARCHER !

Avec le lancement officiel de l’appli « mon compte formation », les derniers débats foisonnent et se concentrent sur la question fondamentale : Les actifs vont-ils s’emparer de cet outil et ce dernier va-t-il vraiment développer l’appétence pour la formation ?

 

Le lancement  de l’app : une  communication d’envergure attendue

Le lancement officiel de cette innovation doit s’accompagner d’une campagne de communication soutenue dans les médias à l’image des grandes campagnes sur la sécurité routière, la santé… Ce sera LA PREMIERE FOIS depuis les premières lois de 1971 que l’accès à la formation sera médiatisé. On peut attendre aussi, en dehors de cette campagne, que la presse et la TV s’emparent du sujet (Le débat sur le CPF est déjà, du reste, assez présent sur les médias du net).

 

L’enjeu, pour l’ensemble des acteurs, est de développer l’implication de chacun sur sa formation. On peut attendre aussi des organismes de formation qu’ils s’adaptent à cette nouvelle relation client (lisibilité des offres, conseil sur l’utilisation du CPF…). Les derniers chiffres connus montrent que la demande de CPF fin septembre concernait  227 000 actifs contre 250 000 en 2018 à la même époque (au moment où les organismes avaient mobilisé leurs efforts pour inciter leurs prospects à « consommer » leurs droits CPF en heures avant qu’ils ne soient convertis en euros).

 

La demande est  restée donc relativement stable alors que l’on constate que de nombreux OPCO ont bloqué les prises en charge financières  ce qui a amené la Caisse des dépôts à s’insérer dans la gestion financière des CPF dès le 1er décembre en substitution des OPCO.

 

La découverte par certains qu’avec son CPF en euros, on peut financer des choses très concrètes comme une formation à l’informatique, aux langues ou le permis de conduire devrait rendre le dispositif attractif.

 

L’entreprise face au CPF

Selon les entreprises, la réforme impacte la formation de manière différenciée. Si la ressource humaine est considérée comme un facteur stratégique et si l’entreprise développe déjà des actions qui fidélisent ses compétences, elle va trouver dans les nouveaux textes de nombreuses opportunités : libéralisation de création des CFA, ouverture aux pédagogies innovantes : distanciel et  formation en situation de travail, abondements ponctuels de parcours de formation qualifiants…Si, au contraire, l’entreprise envisageait la formation comme une charge, elle aura tendance à « renvoyer » le salarié sur l’utilisation de son CPF, avec, peut être au mieux un potentiel coup de pouce ; Elle considérera, dans ce cas, avoir satisfait à son obligation de former.

 

Dans les deux cas, un point est acquis : l’utilisation de son  CPF par le salarié ne rencontrera pas d’obstacle de la part de l’entreprise (pas d’autorisation d’absence nécessaire (formation en hors temps de travail), pas de liste de formations éligibles à consulter (l’offre est sur l’appli), pas de dossier à déposer à l’OPCA, pas d’attente pour l’acceptation d’une prise en charge….). Il nécessitera de la part de l’utilisateur  qu’une prise éventuelle de congés (ou la recherche de formation en « temps libre »)  et, le cas échéant, un potentiel investissement financier si le montant de la prestation de formation dépasse le solde de son CPF.

 

La mobilisation des actifs

L’enjeu déterminant reste, bien entendu, l’appropriation du concept d’assurance formation par tout actif. Cela peut prendre du temps. Le CPF ne reste connu que du tiers des actifs  selon les études et seuls 4,18 millions ont enregistré leurs droits (Le Monde 10 octobre 2019). Mais, me semble t’il, les comportements sont amenés à évoluer comme on le voit vis-à-vis de la santé, de l’alimentation, de l’éco responsabilité, du rapport au travail….

 

Disposant d’un budget dédié, le salarié va s’affranchir progressivement de la notion de formation gratuite ou de formation récompense. La prise de distance avec l’entreprise, la volonté de pouvoir rebondir, de changer de trajectoire professionnelle voire pour certains de créer leur propre activité ou entreprise seront des accélérateurs d’utilisation du CPF. L’appli va conforter la notion d’individualisation des besoins et des réponses, jusqu’à présent au centre des revendications sociales et syndicales ; notion qui conditionne largement l’engagement de l’apprenant et de fait l’applicabilité et l’efficacité de la formation.

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